La girouette grince au sommet de l’église
Tout comme le carrousel quand valsent les chevaux
Sous le ciel éclairci les balades s’éternisent
Et caquètent les belles tant que trottent les sabots
Mais bientôt les marmots arrachés au manège
Déploieront leurs poumons en tragiques caprices
Que les mères calmeront en promesses stratèges
De gaufres ou de bonbons qui feront leur délice
Pendant que la vie tourne en dimanche ordinaire
Sous mes pas les pavés déchaussés par le gel
Vacillent à me faire croire qu’une ivresse passagère
Me gagne tout entier de l’âme jusqu’aux semelles
Accroché aux vitrines mon reflet se lamente
De n’avoir une compagne ravissante et frivole
Que je puisse gâter de guêpières élégantes
De bas et de breloques qui la pendent à mon col

Et c’est mélancolique que j’arpente les rues
Le regard vagabond de terrasses en affiches
Espérant de nouveau croiser cette inconnue
Qui a ému mon cœur permettant qu’il s’entiche
Au point que la folie me devient familière
Et que tel un enfant inconstant et geignard
Je me sens las tout prêt à me jeter à terre
Réclamant à grands cris d’un peu d’amour la part
Car si depuis dix jours je sens que je chavire
Le cœur si émotif que tout le corps me tangue
C’est qu’à ses yeux d’ébène et son joli sourire
Se devine déjà le plaisir sous ma langue…
nATh